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Cédrika Provencher a été vue pour la dernière
fois le 31 juillet 2007. Elle portait un maillot de bain de marque
Roots, des sandales de plage arborant le mot Love, une robe d'été
verte, un casque de vélo bourgogne, une montre rose Timex
et au cou, une petite clé avec des imprimés de coccinelles.
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Question
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Bonjour.
Dans un premier temps, je tiens à vous remercier pour vos
prières, vous qui travaillez pour les pauvres pécheurs
que nous sommes. Aujourd'hui, c'est le triste anniversaire de
la disparition de Cédrika, et j'ai pensé à
vous qui savez peut-être ce que le Seigneur veut nous apprendre
sur cette malheureuse affaire. Que faut-il penser des rapts d'enfants?
Le Seigneur Dieu et Jésus, pourquoi laissent-ils ces drames
se produire? Mes questions sont dictées sous le pouvoir
d'une impuissance, de celle des parents et de ceux qui les aiment
très fort. Faire la volonté du Seigneur, c'est traverser
des passages bien tragiques et le courage n'est pas toujours au
rendez-vous. En tout cas, Cédrika c'est insurmontable,
à part un miracle. Aidez-moi, Fils de David, ayez pitié
des pauvres humains dans leur manque d'assurance, de certitude,
de foi. On revient toujours sur le même sujet, que voulez-vous!
Voulez-vous essayer de me convaincre que l'amour divin est présent
dans le destin de cette petite fille si pleine de vie? Que le
Seigneur vous bénisse de me lire aujourd'hui. Je pense
à vous.
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Réponse
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Chère
madame,
Que la grâce de la paix demeure en votre cur et vous
donne de vous abandonner toujours avec confiance entre les mains
de notre Seigneur. Qu'il daigne vous accorder sa lumière
et sa force pour vivre sereinement l'épreuve du questionnement
qui vous tiraille.
LE SCANDALE DU MAL OU LE MYSTÈRE
DE L'IMPIÉTÉ
Votre question nous met en face d'un mystère, le mystère
du mal à l'uvre dans le monde: "Pourquoi le
Seigneur le permet-il, lui qui est tout-puissant, lui qui pourrait
l'empêcher?"
Sachez que le Seigneur n'a donné permission à aucun
homme de faire le mal: lorsque celui-ci l'accomplit, il le fait
à l'encontre de ses commandements, à l'encontre
de sa volonté et de son dessein d'amour sur chacun de ses
enfants. Il le fait à l'instigation du démon qui
le premier s'est rebellé contre Dieu en refusant de le
servir.
C'est une bien triste affaire, en effet, que la disparition de
Cédrika (Provencher), et qui nous confronte au mystère
du mal à l'uvre dans le monde et dans nos propres
vies.
Pourquoi un enfant de Dieu, créé à l'image
de Dieu, est-il capable d'une telle injustice: l'enlèvement
d'une toute jeune fille? Pourquoi quelqu'un est-il capable tout
à coup de se comporter comme un démon et d'être
la cause d'autant de souffrances? Lui qui a été
créé libre, comment se fait-il qu'il puisse choisir
de faire le mal et de devenir prisonnier du mal, et de se rendre
ainsi ennemi de son Père et Créateur?
C'est ce que saint Paul appelle "le mystère de l'impiété"
(2 Th 2, 7) qui est à l'uvre dans le monde et jusque
dans nos propres vies. C'est pourquoi l'Apôtre s'écrie:
"Je ne fais pas le bien que je voudrais faire, et je fais
le mal que je ne veux pas faire" (Rm 7, 19). Oui, elle est
grande la blessure causée par le péché de
nos premiers parents Adam et Ève, blessure dont est marquée
toute leur descendance de même que toute la création.
Pourquoi des enfants de Dieu marqués du sceau du baptême
choisissent-ils de délaisser leur Dieu, Créateur
et Sauveur? Pourquoi toute notre société se retrouve-t-elle
aujourd'hui avec un score de 4% de pratique religieuse? Pourquoi
les commandements du Seigneur sont-ils bafoués les uns
après les autres sur la place publique? Pourquoi le cur
de tout un peuple est-il tout entier tourné vers les choses
de la terre et les plaisirs du moment? On ne trouve pas de réponse
satisfaisante à ce questionnement en se fiant uniquement
à notre raison humaine. De fait, on n'a pas à demander
des comptes à Dieu, mais on a toutes les raisons du monde
de se frapper la poitrine, de s'humilier profondément et
de prier comme des petits et des humbles, car tous nous avons
besoin de l'amour de Dieu et de son salut. (HAUT)
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LE
MYSTÈRE CHRÉTIEN
La réponse du Seigneur à ce grand mystère
du mal a été l'envoi de son Fils unique et bien-aimé
qui a porté sur lui les fautes du monde entier. Lui le
Juste qui n'avait jamais péché a été
traité avec injustice, lui qui n'avait fait que du bien
a reçu l'ingratitude, lui qui a guéri les malades
a été blessé dans son corps, flagellé,
humilié, déshonoré et traité avec
dureté.
En lisant l'Évangile, on voit que Jésus lui-même
a souffert cette injustice. On réalise que Jésus,
"le seul Juste", le propre Fils de Dieu, a lui-même
en sa personne été victime d'un enlèvement.
Il a souffert cette injustice à cause de nous et par amour
pour nous. Après la dernière Cène, il prit
avec courage le chemin du Jardin des oliviers avec ses Apôtres,
alors qu'il savait très bien que Judas viendrait l'y rejoindre
avec toute une cohorte de soldats romains et de gardes du Temple
qui avaient ordre de se saisir de lui en cachette, dans la nuit.
Se saisir de Jésus! Intenter un procès à
Jésus! Et non pas un, mais deux procès: l'un devant
le Sanhédrin, l'autre devant Pilate, le gouverneur romain.
Il sera bafoué, flagellé, "couvert de crachats",
puis crucifié et "exposé" ainsi à
la face de l'univers.
"Or, dit le prophète Isaïe, c'étaient
nos souffrances qu'il supportait et nos douleurs dont il était
accablé
Il a été transpercé
à cause de nos péchés, écrasé
à cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend
la paix est sur lui et c'est grâce à ses plaies que
nous sommes guéris" (Is 53, 4-5). L'enlèvement
de Cédrika, Jésus l'a vécu, Jésus
l'a souffert et assumé en sa propre personne, en expiation
pour le péché des hommes et pour notre salut éternel.
Ce Jésus qui a souffert est devenu pour tous les hommes
la source du salut éternel, pour ceux qui se convertissent
et se tournent vers lui. Il est venu réparer le gâchis
des hommes et justifier ceux qui étaient coupables.
La vie de Jésus nous enseigne que notre vie ne se limite
pas à la vie présente mais que nous sommes appelés
à la vie éternelle. Ceux qui comme le Christ passent
par les souffrances de l'injustice, de l'humiliation, du mépris,
de la haine et même de la mort connaîtront avec lui
la gloire de sa Résurrection dans laquelle il n'y a plus
de peine ni de larmes, mais un bonheur sans fin.
Si le but de la vie avait été sur la terre, notre
Seigneur qui est la Sagesse incarnée serait demeuré
sur la terre pour toujours, mais il nous a dit plutôt que
notre véritable demeure est dans les cieux.
Pour ceux qui font le mal et qui jusqu'à la fin refusent
de se convertir, il y aura un jugement car Dieu qui est infiniment
juste ne laissera pas impuni les iniquités. Il donne cependant
à tout homme la grâce de se convertir durant qu'il
est sur la terre, c'est ce qu'on appelle "le temps de la
miséricorde". C'est la raison pour laquelle il faut
prier pour ceux qui sont les auteurs de crimes pour qu'ils aient
le courage de se tourner vers Dieu pour demander pardon de leurs
fautes et qu'ils ne cèdent pas au désespoir que
leur inspire le diable face à leurs crimes.
Les personnes les plus à plaindre sont celles qui commettent
le mal et qui par conséquent deviennent des esclaves de
Satan dont ils accomplissent les uvres. La bonne nouvelle,
c'est que Jésus est venu pour détruire ces uvres
de mal par sa vie donnée et par sa Passion. Notre prière
doit donc être constante pour ceux qui commettent le mal
afin qu'ils se convertissent et qu'ils trouvent la paix et le
pardon et deviennent ainsi des artisans de paix.
Pour ceux qui sont les victimes de ces injustices abominables,
nous devons être pleins de compassion, pleins de foi pour
leur porter le secours humain et spirituel dont ils ont besoin,
car ils participent par leurs souffrances à la Passion
du Christ qui est renouvelée en eux, victimes de la malice
d'autrui. Saint Paul nous dit dans son épître: "Tout
concourt au bien pour ceux qui aiment Dieu"; dans la foi,
nous sommes certains que Dieu tirera un grand bien de cette épreuve
afin que les curs de pierre deviennent des curs de
chair.
Pour Cédrika, nous devons continuer à prier pour
elle, certains que par la foi nous sommes en communion avec elle
et que nos prières lui sont utiles pour lui donner, force,
consolation et support, peu importe ce qu'elle vit actuellement.
(HAUT)
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LA
RÉPONSE AU MAL
Chère madame, que votre cur se tourne donc vers le
Christ Jésus, le Fils de Dieu venu en notre monde, et que
votre regard se porte vers le côté transpercé
de Jésus, l'Amour crucifié, et "contemplez,
comme dit la parole de Dieu, contemplez Celui que nous avons transpercé"
par nos péchés (Jn 19, 37), car c'est de lui que
viennent la lumière, la force et le courage, l'espérance
et la justice. La justice, car il est lui seul le Juge suprême
venu dans le monde pour enseigner la justice et nous apprendre
à vivre comme des justes, dans la justice. Et c'est lui
qui au dernier Jour fera justice et qui se fera lui-même
le consolateur de tous ceux qui auront pleuré à
cause des injustices, et qui rassasiera de ses bienfaits ineffables
tous les affamés et les assoiffés de justice. Heureux
ceux et celles qui auront veillé et prié et gardé
leurs lampes allumées en attendant le Retour du Maître
de toute justice.
Vous cherchez à comprendre le pourquoi de l'enlèvement
de Cédrika, le pourquoi d'un drame si gratuit, si pénible,
si lourd de souffrance et de déboussolement? - Il ne peut
se comprendre qu'en Jésus Christ qui a voulu lui-même
être enlevé et condamné. "Jésus
sortit de la ville portant lui-même sa croix! Or, c'étaient
nos souffrances qu'il portait, nos péchés dont il
était accablé." Lui la Vie a été
mis à mort pour vaincre la mort par sa Résurrection
au matin de Pâques. Heureux ceux qui en cette vie sont admis
à boire à la coupe du Christ et à communier
à ses souffrances en leur corps ou en leur âme: ils
communieront aussi à la gloire de sa Résurrection.
Heureux ceux qui marchent à la suite du Christ Jésus,
mettant en pratique sa Parole et se gardant de tout péché
et de tout mal: ils vivent déjà en ressuscités
sur cette terre, et leur paix et leur joie, nul ne peut les leur
ravir.
Ainsi, la réponse au mal, à ce mystère de
l'iniquité, doit être pour nous-mêmes un engagement
ferme à vivre avec le Christ Sauveur, un engagement à
marcher à sa suite pour détruire par notre vie "les
uvres du diable" et à être lumière
pour le monde.
S'arrêter à considérer "l'horreur du
mal commis" sans prendre pour nous-mêmes un engagement
entier de combattre le mal qui est en nous serait nous leurrer
nous-mêmes et perdre une occasion unique de travailler à
la réconciliation du monde. (HAUT)
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DIEU
PEUT TIRER LE BIEN MÊME DU MAL
Les événements tragiques qui se produisent dans
nos vies nous rappellent notre fragilité et combien nous
ne sommes que de passage sur cette terre d'exil, en cette vallée
de larmes où nous attendons et espérons un bonheur
qui n'aura pas de fin.
Ces épreuves nous rappellent que près de la crèche
de Jésus se trouve déjà la croix sur laquelle
le Sauveur a donné sa vie pour nous.
En effet, dans le récit de la naissance de Jésus
qu'on lit dans les saints Évangiles, on voit que cette
très grande joie pour tout le peuple est bientôt
assombrie par le massacre des saints Innocents, premières
victimes à offrir leur vie et leur sang pour l'avènement
du Royaume des cieux.
Il est important de se rappeler que l'amour de Dieu est infini
et qu'au-delà des événements tristes et insurmontables
à nos yeux humains, Dieu, lui, a un dessein d'amour pour
chacun et prépare pour chacun une place en son Royaume.
C'est pourquoi, dans toutes les épreuves de la vie, nos
curs doivent s'incliner et souffrir avec patience jusqu'à
l'heure de la délivrance. Nous ne devons pas accuser le
Seigneur ni nous révolter ni nous endurcir. Nous devons
prier avec confiance, constance et persévérance,
et nous rappeler que le Seigneur peut tirer le bien même
du mal. (HAUT)
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L'EXEMPLE
DE JOSEPH DANS L'ANCIEN TESTAMENT
Cette vérité de notre foi nous est magnifiquement
illustrée, dans l'Ancien Testament, par le drame vécu
dans la famille de Jacob, le père des 12 patriarches (au
livre de la Genèse, chapitre 37 et suivants).
Jacob aimait d'un amour de prédilection Joseph, le plus
jeune de ses fils, car il était le fils de sa vieillesse
et la grâce de Dieu reposait sur lui. Il n'en fallait pas
plus pour faire grandir dans le cur de ses frères
une jalousie telle qu'ils résolurent de le tuer. Ils allaient
mettre à exécution leur crime quand l'un d'eux intervint
en faveur de Joseph: "Vendons-le plutôt à ces
marchands qui s'en vont en Égypte, et nous dirons à
notre père Jacob qu'une bête sauvage l'a dévoré."
Quelle malice! Et quelle douleur dans le cur du vieux père!
Ils le vendirent donc à ces marchands qui le vendirent
à leur tour comme esclave à Potiphar, commandant
des gardes de Pharaon. Au service de Potiphar, le Seigneur bénissait
tout ce qu'entreprenait Joseph; aussi son maître fit-il
de lui son homme de confiance. Mais il arriva que la femme de
Potiphar jeta sur Joseph des yeux adultères. "Couche
avec moi", dit-elle. Joseph répondit: "Comment
pourrai-je trahir la confiance de mon maître? Comment pourrai-je
pécher aussi grandement contre mon Dieu?" Pleine de
dépit, elle l'accusa d'avoir tenté de la séduire.
Le cur de son mari s'embrasa de colère contre Joseph
qu'il fit jeter en prison. Mais la bénédiction du
Seigneur était sur Joseph: il trouva grâce auprès
du geôlier qui lui confia la responsabilité de tous
les détenus.
Il arriva que Pharaon eut un songe et aucun sage de son royaume
ne pouvait l'interpréter: il avait vu dans son sommeil
7 vaches grasses dévorées soudain par 7 vaches maigres!
Mystère! On apprit au roi qu'un certain prisonnier hébreu
savait, lui, dénouer l'énigme des songes. Joseph
parut devant le roi et lui dit: "Je ne compte pas, c'est
Dieu qui donne au roi l'explication: le Seigneur te révèle
que les 7 prochaines années seront des années d'abondance,
qui seront suivies de 7 années de famine." Ébahi
par tant de sagesse, Pharaon fit de Joseph le surintendant de
son royaume avec mission de gérer la crise qui venait.
La famine fit rage par toute la terre. Aussi Jacob envoya-t-il
ses fils en Égypte se procurer des vivres. Ils s'amenèrent
donc devant le grand intendant de Pharaon et se prosternèrent
devant lui. Joseph reconnut aussitôt ses frères mais
feignit de leur être étranger; il les traita sèchement,
avec dureté même. Entrant alors en eux-mêmes,
ils se dirent l'un à l'autre: "En vérité,
nous expions ce que nous avons fait à notre frère:
nous avons vu la détresse de son âme, quand il nous
demandait grâce, et nous n'avons pas écouté.
C'est pourquoi cette détresse nous est venue." Joseph,
pourtant, les combla de vivres et de bienfaits et finalement,
n'en pouvant plus, se fit reconnaître: "Je suis Joseph,
votre frère, que vous avez vendu en Égypte! Mon
père vit-il encore?"
Ainsi, le vieux Jacob recouvra son fils Joseph que Dieu avait
élevé par un chemin tortueux et douloureux jusqu'aux
marches du trône d'Égypte, pour sauver de la famine
toute sa famille de même qu'une multitude. Le repentir des
frères n'eut d'égal que le pardon magnanime de Joseph.
Cet émouvant récit est un magnifique portrait du
cur humain, capable du meilleur et du pire, et du Cur
de Dieu qui veille sur chacun et chacune, tel un bon père,
avec une tendresse de mère, attentif à les conduire,
à les instruire, à les purifier, à les amener
au repentir, à la contrition et au pardon des offenses,
se servant même de leurs crimes pour les rapprocher de lui.
C'est en effet un grand bienfait que l'épreuve dans nos
vies humaines, même si nous n'en percevons pas de prime
abord la valeur inestimable. Pourtant, les fils et filles de Dieu
que le Seigneur mûrit par l'épreuve acquièrent
la sagesse, la justice et la paix du coeur. "Avant d'être
éprouvé, je m'égarais, dit le Psalmiste,
j'allais à la dérive; mais maintenant, j'observe
tes volontés et elles font la joie de mon cur."
(HAUT)
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L'EXEMPLE
D'UNE SAINTE DE NOTRE TEMPS
Voici l'histoire récente de l'Africaine Joséphine
Bakhita, canonisée par le Pape Jean-Paul II, telle que
racontée par le pape Benoît XVI.
"Elle était née vers 1869 - elle ne savait
pas elle-même la date exacte - dans le Darfour, au Soudan.
À l'âge de neuf ans, elle fut enlevée par
des trafiquants d'esclaves, battue jusqu'au sang et vendue cinq
fois sur des marchés soudanais. En dernier lieu, comme
esclave, elle se retrouva au service de la mère et de la
femme d'un général, et elle fut chaque jour battue
jusqu'au sang; il en résulta qu'elle en garda pour toute
sa vie 144 cicatrices. Enfin, en 1882, elle fut vendue à
un marchand italien pour le consul italien Callisto Legnani qui,
face à l'avancée des mahdistes, revint en Italie.
Là, après avoir été jusqu'à
ce moment la propriété de "maîtres"
aussi terribles, Bakhita connut un "Maître" totalement
différent - dans le dialecte vénitien, qu'elle avait
alors appris, elle appelait "Paron" le Dieu vivant,
le Dieu de Jésus Christ.
Jusqu'alors, elle n'avait connu que des maîtres qui la méprisaient
et qui la maltraitaient, ou qui, dans le meilleur des cas, la
considéraient comme une esclave utile. Cependant, à
présent, elle entendait dire qu'il existait un "Paron"
au-dessus de tous les maîtres, le Seigneur des seigneurs,
et que ce Seigneur était bon, la bonté en personne.
Elle apprit que ce Seigneur la connaissait, elle aussi, qu'il
l'avait créée, elle aussi - plus encore qu'il l'aimait.
Elle aussi était aimée, et précisément
par le "Paron" suprême, face auquel tous les autres
maîtres ne sont, eux-mêmes, que de misérables
serviteurs. Elle était connue et aimée, et elle
était attendue. Plus encore, ce Maître avait lui-même
personnellement dû affronter le destin d'être battu
et maintenant il l'attendait "à la droite de Dieu
le Père". Désormais, elle avait une "espérance"
- non seulement la petite espérance de trouver des maîtres
moins cruels, mais la grande espérance: je suis définitivement
aimée et quel que soit ce qui m'arrive, je suis attendue
par cet Amour. Et ainsi ma vie est bonne. Par la connaissance
de cette espérance, elle était "rachetée",
elle ne se sentait plus une esclave, mais une fille de Dieu libre.
Elle comprenait ce que Paul entendait lorsqu'il rappelait aux
Éphésiens qu'avant ils étaient sans espérance
et sans Dieu dans le monde - sans espérance parce que sans
Dieu. Aussi, lorsqu'on voulut la renvoyer au Soudan, Bakhita refusa-t-elle;
elle n'était pas disposée à être de
nouveau séparée de son "Paron". Le 9 janvier
1890, elle fut baptisée et confirmée, et elle fit
sa première communion des mains du Patriarche de Venise.
Le 8 décembre 1896, à Vérone, elle prononça
ses vux dans la Congrégation des Surs canossiennes
et, dès lors - en plus de ses travaux à la sacristie
et à la porterie du couvent -, elle chercha surtout dans
ses différents voyages en Italie à appeler à
la mission: la libération qu'elle avait obtenue à
travers la rencontre avec le Dieu de Jésus Christ, elle
se sentait le devoir de l'étendre, elle devait la donner
aussi aux autres, au plus grand nombre de personnes possible.
L'espérance, qui était née pour elle et qui
l'avait "rachetée", elle ne pouvait pas la garder
pour elle; cette espérance devait rejoindre beaucoup de
personnes, elle devait rejoindre tout le monde." (Lettre
encyclique Spe salvi, "dans l'espérance nous sommes
sauvés", 3)
Nous ouvrir à la connaissance de Dieu, écouter sa
Parole et la mettre en pratique, voilà le bouclier qui
nous permet de traverser ce monde sans trébucher, sans
être entraînés dans cette spirale du mal. (HAUT)
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EN RÉSUMÉ
À cette question troublante de l'existence de la divine
Providence et du scandale du mal, voici la réponse apportée
par le Catéchisme de l'Église catholique:
"Si Dieu le Père tout-puissant, Créateur du
monde ordonné et bon, prend soin de toutes ses créatures,
pourquoi le mal existe-t-il? À cette question aussi pressante
qu'inévitable, aussi douloureuse que mystérieuse,
aucune réponse rapide ne saura suffire. C'est l'ensemble
de la foi chrétienne qui constitue la réponse à
cette question: la bonté de la création, le drame
du péché, l'amour patient de Dieu qui vient au-devant
de l'homme par ses alliances, par l'Incarnation rédemptrice
de son Fils, par le don de l'Esprit, par le rassemblement de l'Église,
par la force des sacrements, par l'appel à une vie bienheureuse
à laquelle les créatures libres sont invitées
d'avance à consentir, mais à laquelle elles peuvent
aussi d'avance, par un mystère terrible, se dérober.
Il n'y a pas un trait du message chrétien qui ne soit pour
une part une réponse à la question du mal."
(CEC, 309). (HAUT)
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RECOMMANDATIONS
ET VUX
Souvenez vous que Dieu régit ciel et terre avec sagesse,
amour et bonté.
1- Sa Providence ne se trompe jamais en ses desseins bienveillants
pour tout homme.
2- Ses jugements sont vérité, équitables
toujours.
3- Dans sa puissance, il tire le bien même du mal.
Je n'ai pas cherché à travers ces réflexions
à vous "convaincre". Cela est le travail de la
grâce en vous. On ne donne pas la foi à quelqu'un
à coups d'arguments. La grâce est donnée en
Jésus Christ et par Jésus Christ à tout homme
de bonne volonté, à celui, à celle qui lui
ouvre humblement son cur. Le Royaume des cieux appartient
aux tout-petits et à ceux qui leur ressemblent. Puissiez-vous
comme une toute-petite ouvrir votre cur à Jésus
afin que sa grâce vous travaille librement et vous établisse
fermement dans sa lumière et dans sa paix.
Je vous ai dit ces choses afin que la joie du Christ Jésus
soit en vous et que cette joie sereine et mystérieuse fasse
de vous un apôtre et un témoin du Ressuscité
dans votre milieu, pour le plus grand bien de votre prochain.
Gardez espérance dans les promesses du Seigneur, il a promis
qu'il serait avec nous jusqu'à la fin du monde. Gardez
courage, la Providence n'a pas dit son dernier mot. (HAUT)
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SOUHAIT
FINAL
Ici, les frères prient pour vous et vous confient à
la miséricorde du Christ et à la tendresse de sa
Mère, la bienheureuse Vierge Marie.
Chère madame, je demande au Seigneur qu'il vous bénisse
et vous accorde la grâce de persévérer dans
la foi et d'être par votre vie un appel à la réconciliation
et à l'amour qui va jusqu'à donner sa vie pour ceux
que l'on aime.
F. Jacques Roy, berger
Les Pauvres
de Saint-François
Le
2 août 2008
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(HAUT)
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